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Yannick Luzala
Les connexions discrètes :
Étude des relations diplomatiques et économiques méconnues entre l’Allemagne et la République Démocratique du Congo
Yannick Luzala est actuellement en M2 Management international des Projets Digitaux
La République Démocratique du Congo (RDC) dont la capitale est Kinshasa - à ne pas confondre avec la République du Congo, dont la capitale est Brazzaville - est un pays en crise permanente avec une situation sociale et humanitaire catastrophique.
Les principaux défis comprennent des structures étatiques extrêmement faibles, des combats persistants en particulier dans l'est du pays, un grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays et une insécurité alimentaire croissante. Près de 20 millions de personnes sur les quelque 90 millions d'habitants dépendent de l'aide humanitaire.
La situation est aggravée par des épidémies récurrentes telles que le Covid-19, l'Ebola, le choléra et la rougeole. Selon l'Indice de développement humain des Nations Unies, la RDC se classe au 17e rang sur 191 pays répertoriés.
Malgré cela, la passation pacifique du pouvoir après les élections de fin 2018 et la formation d'un nouveau gouvernement en avril 2021, à la suite de la rupture de la coalition avec l'ancien président Joseph Kabila, suscitent un prudent optimisme. Le gouvernement du président Félix Tshisekedi met en œuvre un programme ambitieux de réformes pour apporter la paix et le développement économique au pays. La communauté internationale des donateurs, dont l'Allemagne, soutient ses efforts, mais accompagnée d'un dialogue politique étroit et d'un suivi technique des réformes promises.
Le pays d'Afrique centrale joue un rôle géostratégique important : son développement politique, économique et social a un impact considérable sur la situation dans les neuf pays voisins, à l’image du conflit ethnique entre Hutu et Tutsi au Rwanda et au Burundi en 1994, une guerre civile qui s’est étendue jusqu’au Zaïre (ancien nom de la RDC), dans laquelle sont également intervenus l'Ouganda, l'Angola, la Namibie, le Zimbabwe et le Tchad ("Guerre mondiale africaine").
La protection des forêts tropicales du pays revêt une grande importance pour le climat mondial.
Sources :https://www.bmz.de/de/laender/demokratische-republik-kongo#anc=Situation
https://www.bmz.de/de/laender/demokratische-republik-kongo/politische-situation-11192
Nur Brasilien hat im vergangenen Jahr mehr Regenwald verloren als die Demokratische Republik Kongo. Große Öl- und Gasprojekte bedrohen die Artenvielfalt. Ein Investmentfonds hält nun dagegen und hofft auf Nachahmer:
"Matthias Pitkowitz, Investmentbanker mit österreichischen Wurzeln, will die Konzerne stoppen und die "Wall Street für den Kampf für die Natur" einspannen. Genauer gesagt: für den Artenschutz. Das Endergebnis soll - geht es nach Pitkowitz - "das weltweit größte Naturschutzprojekt" sein, mit "70 Millionen Hektar Wald - das entspricht ungefähr der Fläche Frankreichs", erklärt er."
"Artenschutz als Investment", von Norbert Hahn, ARD Nairobi, 15.03.23
Bundesministerium für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung:
"Kolonialherrschaft, Diktatur, Bürgerkrieg"
"Demokratische Republik Kongo: ein Land mit vielen Herausforderungen"
Relation historique
Depuis le 15e siècle, les Européens installent des comptoirs commerciaux dans les zones côtières ou fluviales, à partir desquels s’organise en l’occurrence, la traite négrière, reliant l’Europe, l’Afrique et l’Amérique.
C’est au cours de la seconde moitié du 19e siècle, que les rivalités européennes s’exportent en Afrique, et que l’impact de la révolution industrielle nourrit l’idée d’une mission civilisatrice, comme en témoigne « Le fardeau de l’Homme blanc », poème de Rudyard Kipling, bien que cette mission civilisatrice ne puisse pas être justifiée sur base ethnologique. La période de conquête coloniale s’amorce, chaque nation coloniale européenne voulant posséder son bout du continent africain.
Parmi les explorateurs, on ne cite pas souvent les Allemands, or l’Allemagne, comme nation intellectuelle, avait une sorte d’avance sur l’ethnologie, l’anthropologie et l’élaboration de la géographie au XIXème siècle. En effet, l’Allemagne a financé beaucoup d’expéditions, telles que celle de Paul Pogge ou de Hermann von Wissmann. Les Allemands y ont découvert les gisements du cuivre, qui rendront plus tard d'énormes services aux alliés pendant les grandes Guerres Mondiales.
L’Allemagne a été un acteur décisif de la colonisation européenne en Afrique. Le chancelier impérial allemand, Otto Von Bismack, organise en 1885 le grand sommet diplomatique appelé Conférence de Berlin, capitale du Reich, ou parfois, Conférence du Congo, dont la carte de l’Afrique d’aujourd’hui est la conséquence directe, réunissant les représentants de 14 pays (dont 12 pays européens, l’empire Ottoman et les USA). Bien évidemment, aucun acteur africain n’est présent, puisque l’un des objectifs de cette conférence était de fixer des règles d’occupation en Afrique entre les puissances conquérantes pour éviter des risques de collision entre elles sur le plan militaire, économique et diplomatique. L'absence d'entités africaines à la table des négociations a fait de la conférence un symbole du déséquilibre des relations internationales.
Le tracé des frontières s’est effectué progressivement dans le cadre des négociations.
Les Allemands ont été présents pendant un bon moment au début de la période coloniale à laquelle ils avaient beaucoup contribué pour façonner le continent africain, notamment par son commerce dynamique : l’automobile, l'électroménager, l’informatique etc.
Rapports actuels
Présence diplomatique de l’Allemagne en RDC
2011 Démonstration du rôle déterminant que peut jouer le Human Rights Watch sur l’échelle internationale via le Code allemand sur les crimes violant le droit international (CCVDI), adopté en juin 2002. Deux chefs rebelles rwandais, Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni, ont été arrêtés en Allemagne pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité présumés commis en République démocratique du Congo. Leur procès, qui débute à Stuttgart, est considéré comme un avertissement pour tous ceux soupçonnés de crimes de guerre, montrant que la justice peut les rattraper où qu'ils se trouvent. Les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), groupe armé composé principalement de Hutus rwandais, sont accusées d'attaques généralisées et brutales contre les civils dans l'est de la RDC. Murwanashyaka et Musoni, en tant que dirigeants de ce groupe, risquent d'être tenus responsables des crimes perpétrés par leurs troupes. Le procès est considéré comme une avancée importante dans la lutte contre l'impunité des crimes graves.
2014 Délégation de 17 entreprises allemandes en RDC. Lors de sa participation à la Conférence économique Allemagne-Afrique à Berlin, le Premier ministre congolais obtient un fort engagement des entreprises allemandes, qui enverront une délégation de dix-sept entreprises en RDC pour explorer les possibilités d'investissement. Néanmoins, nous ne savons pas quelles entreprises allemandes précises ont été envoyées en RDC. Lors d'une réunion consacrée à la situation économique et financière du pays, il a été discuté de l'évaluation des recommandations précédentes, de la situation économique récente et de certains dossiers spécifiques. Sur le plan international, un rapport de la CNUCED souligne les pertes fiscales subies par les pays en développement en raison des politiques fiscales favorisant les investissements étrangers. Les prix des matières premières exportées par la RDC ont connu une baisse, notamment ceux du cuivre, du cobalt et de l'or. Les cours du pétrole et des principaux produits céréaliers ont également diminué.
Source :https://7sur7.cd/delegation-dix-sept-entreprises-allemandes-bientot-en-rd-congo
2019 Une délégation allemande attendue à Kinshasa pour une mission économique. Lors de la visite officielle du président Félix Tshisekedi en Allemagne, des engagements et des accords économiques ont été annoncés. La coopération germano-congolaise se concentre sur trois secteurs : les infrastructures, les mines et l'énergie, ainsi que la préservation des forêts. En effet, l'Allemagne s'est engagée à fournir 30 millions d'euros supplémentaires pour la conservation de la forêt tropicale du bassin du Congo. La volonté de Tshisekedi d’attirer les investisseurs allemands en mettant en avant le potentiel de la RDC a poussé Angela Merkel, la chancelière allemande, à exprimer son souhait de renforcer les relations de l’Allemagne avec la RDC, soulignant les réformes entreprises par Tshisekedi et la reprise des contacts avec le Fonds monétaire international. Pour donner suite à cela, le gouvernement de la RDC a signé un protocole d'accord d'une valeur de 25 milliards de dollars avec un groupe de sociétés allemandes pour la construction et la modernisation des infrastructures ferroviaires. Les fonds sont prévus pour construire et moderniser 10 000 km de voies ferrées, dans le but de relier toutes les 26 provinces du pays par le rail. Le financement du projet sera échelonné sur une période de 30 ans. La RDC a également approuvé le projet de mise en concession des infrastructures ferroviaires du pays
Présence économique de l’Allemagne en RDC
Le cobalt, un métal crucial pour les géants Allemands
Les multinationales allemandes telles que le chimiste BASF, les fabricants d’automobiles BMW et Volkswagen, ou encore le géant de l’électronique Samsung SDI et Samsung Electronics s'associent en lançant le projet "Cobalt for Development" en octobre 2020, l’objectif étant de former plus de 1500 mineurs artisanaux de cobalt d'ici 2021.
Ces entreprises, qui sont de grands consommateurs de cobalt produit en RDC, disent ne pas être exploitants des mines, mais souhaitent plutôt comprendre et relever les défis de l'exploitation minière artisanale responsable. Ce métal est crucial dans la fabrication des batteries de téléphones portables et de véhicules électriques, et la RDC est le plus gros producteur mondial de ce métal.
Les formations seront dispensées à douze coopératives minières de la région. L'initiative des formations vise à renforcer la stratégie d'approvisionnement durable des entreprises et est mise en œuvre en collaboration avec des partenaires solides. La société allemande, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), chargée de la mise en œuvre du projet en collaboration avec des organisations non gouvernementales depuis janvier 2019, a même été mandaté afin de mener une étude de trois ans sur les conditions de vie et de travail dans une petite mine de cobalt de Glencore, dans la province de Lualaba, près de Kolwezi après des incidents tels que l'effondrement d'une galerie sur un site minier ayant entraîné des appels à la protection des droits des mineurs artisanaux dans la région riche en cobalt.
L'Église catholique s’est levée pour demander la création d'un fonds de développement communautaire pour gérer les revenus de l'exploitation minière au bénéfice des populations locales.
Vous rêvez de vous rendre à Kinshasa, ville mythique? Lisez cette article:
Et demain ?
D’ici 2050, la population africaine devrait plus que doubler et atteindre 2,1 milliards de personnes. Les entreprises y voient des perspectives de marché, notamment en raison du développement d’une classe moyenne.
En effet, depuis l'indépendance du pays en 1960, l'Allemagne et la République Démocratique du Congo ont réussi à entretenir des relations diplomatiques, même s’il existe un accord bilatéral de protection et de promotion des investissements depuis 1969, les entreprises allemandes restent peu présentes dans le pays en raison du niveau d’importance qu’ils accordent au niveau d’insécurité et de l’instabilité politique de la RD Congo, qui demeure un pays à risques pour les investisseurs.
De plus, bien que le label « Made in Germany » soit très apprécié, étant classé au cinquième rang des fournisseurs de l’Afrique subsaharienne, les Allemands sont souvent perdants en matière de prix face à la concurrence asiatique.
En plus des affaires purement économiques, les entreprises allemandes collaborent également à plusieurs initiatives visant à soutenir l’économie africaine et lutter contre la pauvreté. A l’image de l’initiative « Fachkräfte für Afrika » (personnel qualifié pour l’Afrique) de la fédération allemande d’ingénierie VDMA (Deutsche Maschinen- und Anlagenbauer) au Botswana, au Kenya et au Nigéria.
Le potentiel est pourtant important pour de nombreux domaines, tels que celui des fournisseurs d’énergies renouvelables, de l’agriculture, de la santé, de l’installation d’infrastructures, ou encore celui de l’agriculture.
L'Allemagne a soutenu la reconstruction politique et économique du pays après les guerres en RDC à partir de 2002. Le gouvernement allemand s'est engagé pour la mise en œuvre de l'accord politique de transition de 2016 afin de promouvoir la stabilité et la paix dans la région. Des visites mutuelles de hauts représentants des deux pays ont eu lieu.
L'Allemagne a promis différentes aides financières de 153,4 millions d'euros pour des projets de développement bilatéraux.
Les différentes crises politiques et violations des droits de l'homme sont les principales raisons des multiples reports des différentes négociations sur la coopération en matière de développement. Malgré cela, l'Allemagne s'engage fortement dans l'aide humanitaire, la coopération au développement, la résolution des conflits et le maintien de la paix.
Le Projet Inga III
Le commissaire du chancelier fédéral allemand pour l'Afrique, Günter Nooke, soutient le projet Inga III en République démocratique du Congo pour produire de l'hydrogène bon marché et de l'électricité en grande quantité en Afrique. L'Allemagne voit l'hydrogène comme l'avenir et souhaite jouer un rôle géopolitique en Afrique grâce à ce projet.
Gernot Wagner, consul honoraire de la RDC en Allemagne, a joué un rôle clé en attirant l'intérêt des investisseurs allemands pour la RDC et le projet Inga III. Une délégation allemande a effectué une mission de repérage en RDC pour explorer les possibilités d'investissement dans les secteurs du transport et de l'énergie, notamment le projet hydrogène et le projet ferroviaire. Les investisseurs allemands ont montré un grand intérêt pour la RDC en raison de ses vastes potentialités et de sa population jeune et intelligente.
Cependant, on ne sait pas encore si cette mission est une initiative privée ou une démarche officielle à la suite de la visite de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en Allemagne.
Le projet du grand barrage d’Inga est présenté comme ayant le potentiel de fournir 30% d’électricité verte de l’Afrique subsaharienne. Il s’agit d’une proposition de huit centrales hydroélectriques près des chutes d’Inga en RDC, la plus grande cascade du monde en volume.
Ce projet générerait plus d’électricité que les deux plus grandes centrales du monde combinées, il dure malheureusement depuis plus de 30 ans car son aboutissement a échoué à plusieurs reprises, notamment pour des raisons de viabilité.
https://www.financialafrik.com/2021/09/02/rdc-des-investissements-allemands-de-214-millions-deuros-annonces-dans-des-projets-de-developpement/
L’enjeu international des ressources naturelles congolaises
Pays riche, population pauvre
La République Démocratique du Congo est un pays aux vastes ressources naturelles et minérales (diamants, cuivre, étain, cobalt, or, etc), avec un grand potentiel de richesse. Malgré cette abondance de ressources, le pays souffre de la pauvreté et de l'instabilité économique depuis des décennies. Plusieurs facteurs expliquent l'écart entre la richesse de ce pays et la pauvreté de ses citoyens.
La corruption et la mauvaise gouvernance : Le pays a une longue histoire de gouvernance inefficace, de corruption et de mauvaise gestion des ressources publiques. La richesse créée par l'exploitation des ressources naturelles est souvent siphonnée par les élites politiques et économiques, avec peu de bénéfices pour les populations locales.
Les conflits armés : Le pays est dans un état de décennies de conflits armés et de guerres civiles, en particulier dans une région riche en ressources naturelles. Ces conflits peuvent être illustrés par les offensives du M23, groupe rebelle Rwandais actif en RDC, dont Paul Kagame, président du Rwanda a connaissance mais nie son implication malgré les nombreuses preuves. Ces conflits perturbent les économies, déplacent les populations, détruisent les infrastructures et entravent le développement socio-économique.
Les infrastructures limitées : Une partie de la richesse générée par les ressources naturelles est exportée à l'état brut dans le pays. Le manque d'infrastructures adéquates telles que les usines de transformation et les routes de transport limite la capacité du pays à tirer le meilleur parti de ses ressources et à développer les industries locales.
Le secteur agricole sous-développé : La RDC dispose d'un immense potentiel agricole, mais le secteur agricole est sous-développé et improductif. L'agriculture de subsistance domine dans de nombreuses régions, ce qui entraîne une dépendance vis-à-vis des importations alimentaires et de faibles niveaux de création de richesse.
Le manque d'accès aux services de base : La majorité de la population congolaise n'a pas accès aux services de base tels que l'éducation, les soins de santé et l'eau potable. Cela limite les possibilités d'éducation et d'emploi et perpétue le cercle vicieux de la pauvreté.
La dette et la dépendance économique : le poids des dettes extérieures, notamment celle de la dette coloniale, qui fait à la base, pour information, référence à la dette du pays pour avoir été colonisé. Cette dette limite les ressources disponibles pour le développement national, tandis que la dépendance à l'égard de la volatilité des prix des produits de base sur les marchés mondiaux rend les économies vulnérables aux chocs extérieurs.
Tous ces facteurs, qu’aborde le docteur Denis Mukwege lors de ses conférences, contribuent au fait que malgré la richesse potentielle du pays, une grande partie de la population congolaise reste pauvre.
Les minerais
Le cobalt est une matière première dont le trois quart est extrait en RDC, en tant que sous-produit de l’extraction du cuivre. Cette matière première est indispensable pour la production de batteries. La demande mondiale étant en constante augmentation, son extraction mondiale augmente plus rapidement que jamais en raison du nombre croissant de voitures et de batteries électriques.
Malheureusement, les conditions d'extraction de ce minerai au Congo soulèvent des problèmes éthiques et politiques. Selon Amnesty International, plus de la moitié des besoins en cobalt du pays proviennent des mines du Congo, qui emploient environ 40 000 enfants. L'organisation reproche depuis longtemps aux constructeurs automobiles de ne pas accorder suffisamment d'attention à leurs chaînes d'approvisionnement.
Le journal Le Monde décrit ces mines en RDC comme étant « un pillage qui réduit une partie de la population à une forme d’esclavage ».
Les constructeurs, y compris Mercedes et surtout BMW et Tesla, cherchent à réduire l'utilisation de cobalt et à améliorer les conditions d'exploitation minière. En même temps, des tentatives sont faites pour améliorer les conditions sur place. Selon Mercedes, par exemple, elle obtient du cobalt et du lithium exclusivement à partir d'une exploitation minière certifiée. Certaines voitures électriques sans cobalt existent déjà. Le recyclage du cobalt est également exploré. Néanmoins, le cobalt reste crucial pour les batteries lithium-ion actuelles. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour une utilisation responsable de ce métal indispensable.
Les Allemands ne sont pas les seuls, le monde entier y voit son intérêt :
VOA expose sur son site internet l’important gisement de lithium qui suscite de grands espoirs en République Démocratique du Congo à travers les entreprises chinoises (ZiJin) et Australiennes (AVZ), qui se disputent l’exploitation des mines congolaises, l’un des plus grands gisements de lithium du monde.
Un autre exemple : Amos Hochstein, envoyé spécial de l'administration Biden pour les affaires énergétiques internationales, a achevé sa visite à Kinshasa où il a rencontré le président congolais Félix Tshisekedi pour discuter du développement du secteur minier. Les États-Unis s'intéressent également au cobalt et au lithium en RDC, considérant le pays comme stratégique pour la transition énergétique mondiale. Hochstein souligne l'importance de diversifier les sources d'approvisionnement en minéraux pour éviter une dépendance excessive envers un seul pays producteur, comme le montre la crise entre la Russie et l'Ukraine. Cependant, pour attirer des investisseurs américains, les États-Unis exigent des mesures concrètes de lutte contre la corruption dans le secteur minier congolais. Ces recommandations semblent viser les entreprises chinoises qui dominent le secteur. Le président Tshisekedi avait déjà appelé à un audit des partenariats miniers avec des entreprises chinoises, soutenu par les États-Unis.
Conclusion
Le contexte actuel de la République Démocratique du Congo est véritablement complexe, dans la mesure où le pays est confronté à une crise permanente, avec une situation sociale et humanitaire catastrophique, mais son potentiel est tel que les perspectives restent tout de même encourageantes :
Les défis majeurs comprennent des structures étatiques faibles, des combats en cours, en particulier dans l'est du pays, un grand nombre de personnes déplacées, et une insécurité alimentaire croissante. Près de 20 millions de personnes dépendent de l'aide humanitaire. Le pays fait face à des épidémies récurrentes telles que le Covid-19, Ebola, le choléra et la rougeole. Malgré cela, la passation pacifique du pouvoir après les élections de 2018 et les efforts du gouvernement actuel dirigé par le président Félix Tshisekedi suscitent un optimisme prudent. Des réformes sont en cours pour promouvoir la paix et le développement économique, avec le soutien de la communauté internationale, dont l'Allemagne.
La RD Congo joue un rôle géostratégique important et la protection de ses forêts tropicales est cruciale pour le climat mondial.
En effet, une délégation de la commission de la coopération économique et du développement du Bundestag allemand s’est rendue en République du Congo et en République démocratique du Congo du 29 mai au 4 juin 2023. La délégation est dirigée par le président par intérim, le Dr. Christoph Hoffmann, et comprend plusieurs députés de différents partis politiques allemands. L'objectif de la visite est de renforcer les relations entre les deux pays et d'aborder des questions telles que la protection de l'environnement, la préservation des forêts tropicales et les droits de l'homme. L'Allemagne soutient la préservation de la forêt tropicale en République démocratique du Congo et est le quatrième donateur en termes de coopération technique et financière. La délégation prévoit de visiter les barrages Inga I et II ainsi que des sites potentiels pour la construction d'Inga III, et aura des rencontres politiques avec des représentants du gouvernement, du parlement, des fondations politiques et de la société civile locale.
En ce qui concerne la transition écologique et énergétique, l’ambition de la RDC est d’être indiscutablement le leader mondial de la production des batteries pour voitures électriques. Le président congolais Felix Tshisekedi a ouvert le forum "DRC - Africa Business Forum" en affirmant que la RDC est la destination la plus compétitive pour installer des usines de fabrication de batteries, avec la perspective de capter une part des revenus estimés à 8 000 milliards de dollars issus de la vente de véhicules électriques d'ici 2025. Ces chiffres s’expliquent par les gisements importants de lithium et de cobalt que possède le pays, avec des réserves de 400 millions de tonnes de lithium et 25 millions de tonnes de cobalt. Le marché sera évalué à 46 000 milliards de dollars d'ici 2050. Des firmes telles que Tesla, Bosch, Panasonic et Mercedes ont été invitées au forum, tout comme des banques telles que BADEA, AFC et AfreximBank. La RDC se positionne ainsi comme un pays solution dans la transition écologique et énergétique.
A noter que la République démocratique du Congo et la Zambie ont signé un accord bilatéral pour développer le secteur des batteries électriques et des énergies renouvelables. Ils ont lancé un Centre Africain d'excellence pour les batteries électriques à Lubumbashi en RDC, offrant une formation de niveau « Master » aux jeunes d'Afrique centrale. Le centre est destiné à former des ingénieurs pour la fabrication de batteries électriques, en mettant l'accent sur l'innovation et l'employabilité des jeunes.
Les deux pays détenant près de 70% des réserves mondiales de cuivre et de cobalt, ils cherchent à ajouter de la valeur à leurs minéraux en produisant des batteries pour voitures électriques. Le financement du centre proviendra d'investissements publics et privés, avec des hommes d'affaires congolais déjà prêts à investir dans la formation.
La RDC a ainsi affirmé être la destination la plus compétitive pour produire des batteries électriques.
Sources : https://www.bmz.de/de/laender/demokratische-republik-kongo
https://www.bundestag.de/presse/pressemitteilungen/2023/pm-230526-delegationsreise-awz-kongo-950510
Table des sigles et des abréviations
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RDC/DRC : République Démocratique du Congo
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CCVDI : Code allemand sur les crimes violant le droit international
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FDLR : Forces Démocratiques de Libération du Rwanda
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CNUCED :
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GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
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M23 : Mouvement du 23 Mars (groupe rebelle Rwandais)
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COP26 : Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques
Bibliographie / Sitographie
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Localisation du fleuve Congo, publié dans le site Allemand Kinderweltreise.de en 2020 :
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La Conférence du Congo, publiée dans un podcast du RFI le 18 mai 2014 par Elikia M'Bokolo :
https://www.rfi.fr/fr/emission/20140518-allemagne-afrique-congo-colonisation-decoupe-carte
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Le procès pour crime de guerre commis au Congo, publié le 2 mai 2011 par le site du Human Rights Watch :
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La délégation d’entreprises Allemandes en RDC, publié le 17 septembre 2014 dans le site belge 7sur7.cd :
https://7sur7.cd/delegation-dix-sept-entreprises-allemandes-bientot-en-rd-congo
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La délégation allemande attendue en RDC pour une mission économique, publié le 3 août 2020 par Nadine Fula :
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L’investissement Allemand de 25 milliards dans la modernisation du secteur ferroviaire, publié par l’Agence Ecofin, le 22 octobre 2020 :
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L’association des groupes allemands pour une meilleure exploitation du Cobalt en RDC, publié par « S.B. » dans le site Afriquinfos.com, le 20 septembre 2019 :
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L’association des groupes allemands pour l'exploitation du Cobalt en RDC dans le site congolais Mediacongo.net le 20 septembre 2019 :
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Les groupes allemands forment plus de 1500 exploitants artisanaux du cobalt, publié par Nathanael Mavinga, le 2 novembre 2020 dans le site Financialafrik.com :
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214 millions d’euros d’investissements allemands annoncés dans des projets de développement en RDC, publié le 2 septembre 2021 dans le site Financialafrik.com
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Les relations économiques germano-africaines, publié par deutschland.de, le 6 février 2017 :
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Les défis de la RDC, publié par le site allemand, bmz.de, le 19 juillet 2023 :
https://www.bmz.de/de/laender/demokratische-republik-kongo
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Visite de la commission de la coopération et du développement économiques au Congo, publié le 26 mai 2023 par le site allemand bundestag.de :
https://www.bundestag.de/presse/pressemitteilungen/2023/pm-230526-delegationsreise-awz-kongo-950510
-
Relations entre l’Allemagne et la RDC, publié le 7 février 2019 :
-
Un lourd héritage politique, publié par le site allemand, bmz.de, le 19 juillet 2023 :
https://www.bmz.de/de/laender/demokratische-republik-kongo/politische-situation-11192
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Mercedes réduit la teneur en cobalt, publié par Holger Holzer sur le site allemand, amz.de, le 12 novembre 2023 :
https://www.amz.de/mercedes-reduziert-kobalt-anteil
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Le plus grand moteur de l'extraction du cobalt, publié par Heinz Arnold, le 14 février 2023, sur le site allemand, elektroniknet.de :
https://www.elektroniknet.de/automotive/wirtschaft/groesster-treiber-fuer-kobaltabbau.202049.html
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Un intérêt soudain des Allemands pour la RDC, publié le 29 août 2020, par le site congolais Mediacongo.net :
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Des investisseurs allemands pour relancer le projet Inga III, publié le 13 août 2020 par Jean Noël Ba-Mweze sur le site allemand dw.com :
https://www.dw.com/fr/des-investisseurs-allemands-pour-relancer-inga-iii-en-rdc/a-54548842
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Le projet "Cobalt for Development" démarre la formation des coopératives minières à Kolwezi, publié le 30 octobre 2020 sur le site allemand basf.com :
https://www.basf.com/global/de/media/news-releases/2020/10/p-20-350.html
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Esclavagisme moderne, des mineurs alimentent des voitures électriques pour 30 cents l'heure pour, publié le 8 août 2021 par Pete Pattisson, dans le journal britannique The Guardian :
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« Un pillage qui réduit une partie de la population à une forme d’esclavage », publié par Coumba Kane le 3 octobre 2021 sur le site LeMonde.fr :
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L’important gisement de lithium, publié le 3 mars 2022 par Claire Morin-Gibourg sur le site voaafrique.com :
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Washington se positionne sur l'exploitation des minerais en RDC, publié le 13 septembre 2022 par RFI avec leur correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi :
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Le deuxième poumon de la planète en danger, publié par Cyrielle Cabot en 2021 sur France24.com :
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COP26 : une centaine de pays s'engage à interrompre la déforestation, publié le 2 novembre 2021 par Julie Munch, sur Francebleu.fr :
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La RDC vise le leadership mondial dans la production de batteries pour voitures électriques, publié le 24 novembre 2021 par Nadia Chahed sur aa.com :
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Création d'un centre de recherche et de formation spécialisé dans les batteries électriques en RDC, publié le 10 mai 2022 par Denise Maheho sur RFI.fr :